Voici un extrait de l'un des premiers documents sortis de l'université d'été des Alternatifs. Ils défendent notamment le concept de "parti-mouvement" comme nos camarades portuguais (Une stratégie autogestionnaire)
Article des Alternatifs
C’est une nouveauté majeure, faite ici de pratiques plus que de théorisations, par rapport à l’histoire du mouvement ouvrier organisé qui est restée marquée par le primat du « parti » sur les syndicats (eux-mêmes primant sur les larges masses), avec toutes les pratiques de domination, de soumission et de manipulation qui en ont résulté (et qui contribuent elles-aussi à la crise de la politique et de sa représentation).
Le mouvement altermondialiste innove donc de manière décisive sur ce plan, comme sur d’autres par ailleurs : la nouvelle culture politique autogestionnaire, en gestation dans l’altermondialisme, commence par de nouvelles pratiques qui sont celles-là même que nous devons faire vivre dans les structures politiques.
La réduction et le contrôle de la délégation de pouvoir, la fin des hiérarchies et la priorité au travail en équipe et au projet, la déprofessionnalisation et le non-cumul strict des mandats -de même que leur limitation drastique- sont des exigences absolues pour un nouveau fonctionnement des structures politiques, et plus généralement des structures organisées, syndicales comme associatives.
Ayons à l’esprit que ces exigences sont également nécessaires d’un point de vue féministe pour rendre possible une participation paritaire aux affaires de la cité, comme elles le sont d’un point de vue social pour la participation des milieux populaires : ce qui est en jeu ici, c’est la socialisation de la politique, celle-ci doit devenir l’affaire de toutes et de tous.
Ce sont toutes ces données qui condamnent toute prétention au « parti-guide », et conduisent à un bilan sans complaisance d’une conception de l’organisation politique qui a dominé toute l’histoire du mouvement ouvrier organisé : pyramidale, verticale et autoritaire, confisquant la politique à sa façon, machine électorale et tremplin de carrière pour les élu-e-s et les dirigeants.
La remarque vaut aussi, dans une moindre mesure car le phénomène est beaucoup plus récent dans l’histoire, pour les partis écologistes dont on n’a pas oublié la prétention dans les années 1990 à domestiquer et manipuler les mobilisations écologistes et les activités du mouvement associatif défenseur de l’environnement.
Dans le contexte du capitalisme, s’organiser pour résister, construire un rapport de forces et lutter, mais aussi pour débattre, élaborer et proposer, demeure évidemment indispensable et fondamental.
Mais sur le plan politique il faut le faire différemment et on ne peut se contenter de professions de foi et d’engagements démocratiques -par ailleurs indispensables- : dans ce domaine aussi, nous devons « donner à voir », d’autant plus que le bilan des « partis », en pleine crise, est lui-aussi accablant, y compris à gauche, et pas seulement en France ou en Europe.
D’où la proposition réaffirmée au congrès des Alternatifs de novembre 2008 : la perspective non pas d’un « parti » mais d’un « parti-mouvement » spécifique par rapport aux autres structures organisées comme les syndicats et les associations : une structure politique est « généraliste », peut et doit jouer le rôle de synthèse (ce que ne peuvent faire ni les syndicats ni les associations dont l’existence est indispensable mais dont l’objet est auto-limité).
Un « parti-mouvement », c’est-à-dire une organisation politique d’un type nouveau :
* son fonctionnement serait celui d’un mouvement et d’un « intellectuel collectif », au fonctionnement autogestionnaire, avec la démocratie interne, la souplesse, le pluralisme assumé, le droit à l’expérimentation et l’initiative des structures de base absents des « partis » à l’ancienne ;
* son rôle serait celui de l’impulsion et de l’animation, jamais de la « direction » des mobilisations ou de la société ;
* sa fonction reprendrait le flambeau de ce qu’il convient de conserver dans le « parti » d’autrefois : la mémoire, la socialisation et l’ancrage populaire qui font défaut aujourd’hui aux forces dispersées de la gauche dite antilibérale
Article des Alternatifs
C’est une nouveauté majeure, faite ici de pratiques plus que de théorisations, par rapport à l’histoire du mouvement ouvrier organisé qui est restée marquée par le primat du « parti » sur les syndicats (eux-mêmes primant sur les larges masses), avec toutes les pratiques de domination, de soumission et de manipulation qui en ont résulté (et qui contribuent elles-aussi à la crise de la politique et de sa représentation).
Le mouvement altermondialiste innove donc de manière décisive sur ce plan, comme sur d’autres par ailleurs : la nouvelle culture politique autogestionnaire, en gestation dans l’altermondialisme, commence par de nouvelles pratiques qui sont celles-là même que nous devons faire vivre dans les structures politiques.
La réduction et le contrôle de la délégation de pouvoir, la fin des hiérarchies et la priorité au travail en équipe et au projet, la déprofessionnalisation et le non-cumul strict des mandats -de même que leur limitation drastique- sont des exigences absolues pour un nouveau fonctionnement des structures politiques, et plus généralement des structures organisées, syndicales comme associatives.
Ayons à l’esprit que ces exigences sont également nécessaires d’un point de vue féministe pour rendre possible une participation paritaire aux affaires de la cité, comme elles le sont d’un point de vue social pour la participation des milieux populaires : ce qui est en jeu ici, c’est la socialisation de la politique, celle-ci doit devenir l’affaire de toutes et de tous.
Ce sont toutes ces données qui condamnent toute prétention au « parti-guide », et conduisent à un bilan sans complaisance d’une conception de l’organisation politique qui a dominé toute l’histoire du mouvement ouvrier organisé : pyramidale, verticale et autoritaire, confisquant la politique à sa façon, machine électorale et tremplin de carrière pour les élu-e-s et les dirigeants.
La remarque vaut aussi, dans une moindre mesure car le phénomène est beaucoup plus récent dans l’histoire, pour les partis écologistes dont on n’a pas oublié la prétention dans les années 1990 à domestiquer et manipuler les mobilisations écologistes et les activités du mouvement associatif défenseur de l’environnement.
Dans le contexte du capitalisme, s’organiser pour résister, construire un rapport de forces et lutter, mais aussi pour débattre, élaborer et proposer, demeure évidemment indispensable et fondamental.
Mais sur le plan politique il faut le faire différemment et on ne peut se contenter de professions de foi et d’engagements démocratiques -par ailleurs indispensables- : dans ce domaine aussi, nous devons « donner à voir », d’autant plus que le bilan des « partis », en pleine crise, est lui-aussi accablant, y compris à gauche, et pas seulement en France ou en Europe.
D’où la proposition réaffirmée au congrès des Alternatifs de novembre 2008 : la perspective non pas d’un « parti » mais d’un « parti-mouvement » spécifique par rapport aux autres structures organisées comme les syndicats et les associations : une structure politique est « généraliste », peut et doit jouer le rôle de synthèse (ce que ne peuvent faire ni les syndicats ni les associations dont l’existence est indispensable mais dont l’objet est auto-limité).
Un « parti-mouvement », c’est-à-dire une organisation politique d’un type nouveau :
* son fonctionnement serait celui d’un mouvement et d’un « intellectuel collectif », au fonctionnement autogestionnaire, avec la démocratie interne, la souplesse, le pluralisme assumé, le droit à l’expérimentation et l’initiative des structures de base absents des « partis » à l’ancienne ;
* son rôle serait celui de l’impulsion et de l’animation, jamais de la « direction » des mobilisations ou de la société ;
* sa fonction reprendrait le flambeau de ce qu’il convient de conserver dans le « parti » d’autrefois : la mémoire, la socialisation et l’ancrage populaire qui font défaut aujourd’hui aux forces dispersées de la gauche dite antilibérale
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